Cyanobactéries : un fléau invisible dans nos lacs, étangs et rivières – prévenir et stopper l’invasion
Les cyanobactéries sont des micro-organismes photosynthétiques présents naturellement dans les milieux d’eau douce comme les étangs, lacs et rivières. Elles peuvent proliférer massivement en cas d’eutrophisation, c’est-à-dire d’enrichissement excessif de l’eau en nutriments (notamment phosphore et azote). Ces proliférations, souvent appelées « fleurs d’eau », peuvent produire des toxines dangereuses pour la faune, la flore, les animaux domestiques et les humains, notamment par ingestion ou contact.
Causes principales des proliférations
L’augmentation des températures à cause du changement climatique, associée à des eaux stagnantes et riches en nutriments dûs à la pollution agricole, urbaine ou industrielle, favorise fortement le développement des cyanobactéries dans ces milieux.
Solutions pour lutter contre les cyanobactéries dans les étangs, lacs et rivières
· Réduction des apports nutritifs :
La lutte commence par diminuer l’entrée de phosphore et d’azote dans les milieux aquatiques en contrôlant les sources de pollution diffuse (engrais, rejets agricoles et urbains). Ceci passe aussi par la restauration des zones humides et ripisylves qui filtrent naturellement ces nutriments avant qu’ils n’atteignent les plans d’eau.
· Amélioration de la qualité de l’eau et de sa circulation :
L’oxygénation et le brassage de l’eau réduisent les conditions favorables à la prolifération. Installer des systèmes d’aération dans les étangs par exemple limite le développement des cyanobactéries. Dans les lacs, la gestion des déversoirs et des masses d’eau permet de réduire les pollutions localisées et d’améliorer la résilience écologique.
· Introduction de bactéries bénéfiques :
Des bactéries spécifiques peuvent être ajoutées dans les plans d’eau pour concurrencer les cyanobactéries en consommant les nutriments disponibles et en décomposant la matière organique, aidant ainsi à limiter leur prolifération.
· Utilisation de plantations aquatiques et d’îlots flottants :
Les plantes aquatiques absorbent les nutriments, réduisent leur disponibilité pour les cyanobactéries et améliorent la qualité globale de l’eau. Les îlots flottants végétalisés sont une solution pour les berges difficiles d’accès.
· Mesures de prévention et vigilance :
En rivières, les cyanobactéries benthiques peuvent former des biofilms sur les galets et des flocs en surface qui, en se dégradant, libèrent des toxines. Il est important de sensibiliser les populations aux risques liés à la baignade et à la consommation d’eau non traitée.
La surveillance et les analyses régulières de la qualité de l’eau sont nécessaires pour détecter et réduire les expositions aux toxines.
· Traitements chimiques et physiques (usage limité) :
Le sulfate de cuivre est utilisable sous contrôle strict mais reste toxique pour de nombreuses espèces aquatiques. D’autres méthodes physiques comme les ultrasons ont une efficacité souvent limitée.
En résumé
La lutte durable contre les cyanobactéries dans les milieux naturels doit reposer sur une approche intégrée : réduire les sources de pollution nutritive, restaurer les équilibres écologiques des plans d’eau, favoriser la biodiversité et maintenir une bonne qualité d’eau par l’oxygénation et une surveillance constante. Ces actions combinées permettent de limiter les proliférations tout en respectant l’environnement naturel.
