Ragondins : cohabitation fragile au bord de l’eau

Ils se faufilent au lever du jour, glissant sur l’eau sans un bruit. Leurs silhouettes trapues disparaissent dans les roseaux, et seuls quelques ronds à la surface trahissent leur passage. Les ragondins ont depuis longtemps élu domicile dans nos rivières, canaux et plans d’eau. Avec leur allure bonhomme et leur pelage brun, ils semblent inoffensifs. Pourtant, leur présence peut rapidement bouleverser l’équilibre d’un écosystème aquatique.

Originaires d’Amérique du Sud, ces rongeurs ont été introduits en France pour leur fourrure. Très prolifiques, ils se sont adaptés à merveille à nos climats tempérés. Un couple peut avoir plusieurs portées par an, et en peu de temps, un petit étang tranquille peut devenir le centre d’une colonie entière. Leur instinct de bâtisseurs les pousse à creuser de profonds terriers dans les berges, fragilisant le sol, provoquant des affaissements, et parfois même des fuites.

Un ragondin ne se contente pas de creuser : il mange aussi énormément. Il se nourrit de plantes aquatiques, de jeunes pousses et de roseaux, laissant derrière lui des zones dénudées. À terme, les berges s’érodent, la flore se raréfie et les habitats des oiseaux d’eau disparaissent. Et si leur activité modifie la structure du plan d’eau, elle influence aussi la qualité de l’eau elle-même : les matières remuées libèrent des nutriments qui favorisent la prolifération d’algues et la formation de vase.

Dans certains cas, la présence de ragondins peut aussi poser un risque sanitaire. Ces animaux peuvent être porteurs de leptospirose, une maladie bactérienne transmissible à l’homme et aux animaux domestiques. Pour les propriétaires d’étangs, de bassins de loisirs ou de retenues d’eau, il est donc essentiel de surveiller et réguler leur population, sans pour autant tomber dans l’excès.

Chez Entretien Étang, nous encourageons une approche raisonnée. Tout comme il existe des moyens naturels pour entretenir l’eau, il existe aussi des solutions équilibrées pour gérer la faune. L’observation, la prévention et la consolidation des berges font souvent partie des meilleures réponses. Et lorsque la situation devient critique, il est toujours possible de faire appel à un professionnel agréé pour le piégeage sélectif, comme nos partenaires de MT Faucardage, spécialisés dans le service de régulation environnementales pour la préservation des écosystèmes.

Nous nous souvenons d’un client installé dans le Sud-Ouest, dont le petit étang s’affaissait d’un côté. En cherchant la cause, il a découvert plusieurs entrées de terriers dissimulées sous les herbes hautes. Quelques semaines de surveillance, un piégeage localisé, et des berges consolidées plus tard, le plan d’eau avait retrouvé sa stabilité. Une intervention mesurée, mais décisive.

Réguler les ragondins, ce n’est pas “faire la guerre à la nature”, c’est simplement redonner de l’équilibre à un milieu que l’homme a déjà transformé. Dans un étang sain, la vie circule, la flore repousse, et chaque espèce retrouve sa place. Et si l’on apprend à observer ces animaux sans les laisser envahir, alors peut-être que leur présence peut rester ce qu’elle doit être : un signe de vie, et non une menace.

Ragondins : cohabitation fragile au bord de l’eau
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